JACKY TERRASSON

 

 

JEUNESSE

Jacky Terrasson naît en novembre 1965 à Berlin d'un père français et d'une mère américaine. Ce jeune pianiste découvre à l’âge de douze ans la collection de disques de jazz de sa mère : fasciné par la liberté d’expression et l’improvisation qui caractérisent ce courant musical, il plonge dans le jazz. Enfant, il adore Art Blakey, Dexter Gordon avant de se nourrir en profondeur de l’art de Bud Powell, Thelonious Monk, Bill Evans et Keith Jarrett.

A Paris, où il passe ses vingt premières années, Jacky Terrasson étudie au prestigieux Lycée Lamartine. C’est à cette époque qu’il se lie d’amitié avec Francis Paudras, célèbre pour sa relation légendaire avec le pianiste Bud Powell, dont il devient le « protégé ». Chez lui, il écoute beaucoup de  musique, découvre des documentaires, nourrit sa passion. Paudras approfondit ses connaissances de l’histoire du jazz. Après ses études parisiennes, Jacky Terrasson obtient une bourse et part aux Etats-Unis pour le Berklee College of Music de Boston.

 

 

ETATS UNIS

 

A Boston, il apprend beaucoup et, après une année d’étude très riche en enseignements, il obtient un engagement de six soirs par semaine dans un club de Chicago. Cette expérience qui se prolonge pendant dix mois est très formatrice : Jacky Terrasson est désormais lancé dans le métier. A Berklee il s’est lié avec le saxophoniste Javon Jackson, qui l’invite en 1993 à participer à son premier enregistrement pour le label Blue Note, produit par Betty Carter (When the time is right paru en mai 1994). Convaincue par le jeune pianiste, la chanteuse l’engage pour une tournée, au moment où il remporte le célèbre prix Thelonious Monk, devant un jury composé -entre autres- de Herbie Hancock et Dave Brubeck.

 

  

CARRIERE DISCOGRAPHIQUE

Au cours des années 1990, Jacky Terrasson s'impose comme un pianiste de référence dans le monde du jazz, caractérisé par une virtuosité, une fraîcheur et une énergie sans limites. Il enregistre son premier album (intitulé Jacky Terrasson) pour Blue Note en 1994, en trio avec Ugonna Okegwo et Leon Parker. La critique salue immédiatement sa maîtrise et son audace.

En 1996, il participe à l'album Heaven du chanteur Jimmy Scott, et sort son deuxième album Reach, toujours chez Blue Note avec le même trio. L’album suivant, Rendez-Vous (1997), marque la rencontre du pianiste avec la chanteuse Cassandra Wilson.

A la tête de son magnifique trio, Jacky Terrasson publie Alive (1998), avant d’enregistrer What It Is (1999) un disque très original qui tranche avec ses prestations en trio, sur lequel il invite le saxophoniste Michael Brecker, le guitariste Adam Rogers ou le percussionniste Mino Cinelu. On peut y entendre pour la première fois Jacky Terrasson jouer du piano électrique.

En 2001, Jacky Terrasson s’éloigne encore de la formule trio piano-contrebasse-batterie : A Paris (2001) présente des chansons et des mélodies françaises qu’il revisite brillamment en compagnie du saxophoniste Stefano Di Battista, du percussionniste Minino Garay ou du guitariste Biréli Lagrène. Le génie du pianiste s’exprime totalement dans ses réinventions de standards du répertoire français.

La même année, il publie un album en duo avec Tom Harrell, trompettiste et bugliste à la sensibilité à fleur de peau, qui met en valeur des aspects plus intimistes du jeu de Terrasson (Moon & Sand).

En 2002, il est accompagné du batteur Eric Harland et du contrebassiste Rémi Vignolo pour Smile, toujours chez Blue Note. On peut entendre des thèmes de Joseph Kosma, Miles Davis, Stevie Wonder ou Bud Powell, toujours transfiguré par l’art incroyablement créatif du pianiste. Cette même année, le disque Lover man paru sur le label japonais Venus records permet d’entendre le trio avec Okegwo et Parker enregistré en concert en novembre 1993, soit plusieurs mois avant les séances du premier disque de Jacky Terrasson.

En 2003, il reçoit de l'Académie du jazz le prix Django Reinhardt et deux Django d'or (album et artiste de l’année). Il enregistre avec le flûtiste classique Emmanuel Pahud l’album Into the blue (EMI) qui donne à écouter des œuvres de Vivaldi, Ravel ou Fauré dans un format piano-flûte très maîtrisé.

En 2005, c’est en compagnie de la chanteuse Rigmor Gustafsson qu’il apparaît sur le disque Close to you (Act), pour une aventure qui mêle jazz et soul music pour un hommage à Dionne Warwick.

Il faut attendre 2007 pour écouter le nouvel album du pianiste, intitulé Mirror, qui est un disque de piano solo constitué d’enregistrements réalisés entre 2003 et 2006. Jacky Terrasson s’y livre à nu, dans des œuvres magnifiques interprétées par un musicien accompli. Mirror apparaît comme le reflet de son immense talent.

Avec l’album Push en 2010 pour le label Concord-Universal, Jacky Terrasson délivre l’étendue de ses influences dans un ensemble de compositions jouées de manière groovy, en compagnie de sa nouvelle rythmique (Ben Williams à la contrebasse, récent lauréat du concours Thelonius Monk et Jamire Williams à la batterie) et d’invités de marque tels que Grégoire Maret (harmonica) ou Jacques Schwarz Bart (saxophone), autour de thèmes réinventés de Thelonious Monk, Michael Jackson, Cole Porter ou… Jacky Terrasson. Push est le onzième album de Jacky Terrasson en tant que leader.

 

PUSH

A propos de Push : "Ce disque est un tournant personnel et en accord avec moi-même ; je suis sur un nouveau label, des événements ont survenu dans ma vie, alors il était important de faire les choses différemment. Je voulais un autre son, et c’est certainement le disque le moins « jazzy » de ma carrière, même s’il reste avant tout un album jazz . Il y a du groove, des vibrations et tempos différents. Je le voulais "pêchu" et gorgé de nouveaux sentiments à exprimer avec une envie de bousculer, sur le tranchant, sur le vif. La diversité des sentiments, c’est tout ce que l’aime !" Et comme le suggère le titre de l'album, la musique est motivée par une volonté d'aller de l'avant. "Push signifie faire en sorte que les choses arrivent, les provoquer. C'est tout le sens de cet album".

 

PARTICIPATIONS

En parallèle à sa prolifique carrière de leader, Jacky Terrasson participe à de nombreux projets (sur scène ou sur disque) avec des musiciens d’horizons très variés, tels que le contrebassiste Ray Brown, le batteur Art Taylor, le clarinettiste et saxophoniste Michel Portal, les chanteuses Dianne Reeves, Dee Dee Bridgewater, Rigmor Gustafsson, Betty Carter et Cassandra Wilson, les trompettistes Ibrahim Maalouf et Wallace Roney, les guitaristes Sylvain Luc et Ry Cooder, les chanteurs Little Jimmy Scott et Charles Aznavour…

 

 

INFLUENCES PIANISTIQUES

Bud Powell, Thelonious Monk, Bill Evans, Ahmad Jamal, Keith Jarrett, McCoy Tyner, Herbie Hancock, Cecil Taylor, Erroll Garner, Lennie Tristano, Paul Bley...

 

LE MOT DE LA FIN

Jacky Terrasson, pianiste, compositeur, arrangeur, producteur et réalisateur, donne sa propre définition du jazz : « Un partage. Pas de partage sans générosité. »