BIO CECCARELLI

 

 

 

 

ANDRE CECCARELLI

André Ceccarelli est le plus illustre des batteurs français, et l’un des plus grands musiciens de jazz actuels. "Dédé" a joué et enregistré avec les plus grands, et ce, quel que soit le style : Stan Getz, Dexter Gordon, Chick Corea, The Brecker brothers, Didier Lockwood, Eric Le Lann, Dee Dee Bridgewater, Enrico Pieranunzi, Baptiste Trotignon, Stefano di Battista, Claude Nougaro, Ray Charles, Aretha Franklin, Enrico Rava, Michel Legrand, Michel Jonasz, Martial Solal, Henri Salvador, Tina Turner, Michel Portal, Jean-Luc Ponty, Eddy Louiss, René Thomas, Lou Bennett, Slide Hampton, Sylvain Luc, Bireli Lagrène, Antonio Farao, Gino Vannelli, Richard Galliano, Brad Mehldau, Brian Auger, Bernard Lubat, Jean-Louis Chautemps...

 

André Ceccarelli naît à Nice en 1946. Le père d’André est batteur, son jeune frère Jean-Paul étudie également la batterie (il deviendra lui aussi batteur professionnel, on le verra plus tard aux côtés de Sting). Il se rend à Paris dès l'âge de quatorze ans, et entame sa carrière professionnelle dans les années 1960, grâce à son père (également batteur) au sein de l'orchestre d'Aimé Barelli au Casino du Sporting-Club de Monaco.. Cette fantastique formation swing a vu passer des musiciens aussi talentueux que les pianistes Maurice Vander et Martial Solal. En fin de semaine, il se produit à l'Hôtel Royal de Nice où il fait des Thé Dansants : c'est là qu'il est présenté aux frères Roboly qui l’invitent à participer à une répétition du groupe de rock français Les Chats Sauvages, à la recherche d’un batteur. Il est engagé en Mai 1962 alors qu’il n’a que 16 ans… Il quittera le groupe en janvier 1964 pour aller rejoindre l’orchestre de Claude François. Il accompagne ainsi au cours des années 1960 de nombreux artistes de variété, mais joue constamment du jazz. Ces aller-retour permanents entre le jazz et la variété vont marquer une grande partie de sa carrière professionnelle, et ce dès ses débuts.

 

A la fin des années 1960, André travaille en Italie et, en 1970, il retourne à Paris où il fréquente la crème du jazz : Eddy Louiss, Maurice Vander, Dexter Gordon, Stan Getz, René Thomas, Lou Bennett, Toots Thielemans, Slide Hampton, Phil Woods... Il parvient à « croiser le fer » avec les plus grands jazzmen de l'époque, tout en devenant un musicien de studio très actif, très efficace et de plus en plus demandé. Il travaille avec le grand arrangeur Ivan Jullien pour le disque Secret service, qu’il retrouvera tout au long de la décennie.

 

A cette époque, au début des années 1970, il fonde l’éphémère mais légendaire groupe Troc en compagnie du chanteur écossais Alex Ligertwood (lead vocal du Jeff Beck Group !), du bassiste Jannick Top (puis de Francis Moze), du claviériste Henri Giordano, du guitariste Jacky Giraudo (puis de Claude Engel). Troc donne de nombreux concert à La Bulle, rue de la montagne Sainte-Geneviève (Paris), fait la première partie du Mahavishnu Orchestra de John McLaughlin à l’Olympia, joue pendant une semaine au Ronnie Scott’s de Londres… Le groupe enregistre un album en 1972 au château d'Hérouville, produit par Yves Chamberland, édité sur CY Records, ainsi qu’un 45 tours (avec 2 titres). Jamais ré-édités en cd, ces enregistrements circulent néanmoins depuis des années « sous le manteau » et sur le Net.

 

Après l’épisode Troc, André Ceccarelli devient un musicien de studio incontournable, un « bourreau de travail » et ce jusqu’à la fin des années 1980 : pendant plusieurs années il enregistre de neuf heures du matin à minuit, tous les jours, ou presque. "A l'époque, on enregistrait parfois un 33 tours en une journée" précise André qui figure sur plus de 1000 disques. Mais cet emploi du temps très chargé ne l’empêche pas de mener à bien des projets personnels.

 

Fin 1973, il participe au disque qui réunit les deux violonistes de jazz les plus importants de l’époque, à savoir Stéphane Grappelli et Jean-Luc Ponty, en compagnie de Maurice Vander, Tony Bonfils et Philip Catherine.

En 1974, il est aux côtés de Claude Nougaro pour le disque Récréation. En 1975, il publie sous le nom collectif CCPP un album  enregistré avec des musiciens très prisés des studios parisiens (Marc Chantereau, Slim Pézin, Christian Padovan, Tony Russo, Alain Hatot, Patrick Bourgoin…). En 1976 André Ceccarelli tient les baguettes sur A Vava Inouva le premier album du chanteur kabyle Idir.

 

Il parvient à trouver le temps d’enregistrer son premier disque en tant que leader en 1977, avec l’aide des meilleurs musiciens du moment (dont les ex-membres de Troc) : Jannick Top, Didier Lockwood, Christian Escoudé, Jacques Bolognesi, François Jeanneau, Jean-Louis Chautemps, Alex Ligertwood, Stella Vander, Claude Engel, Henry Giordano, Jean-Claude Chanavat et même Jean-Paul Ceccarelli, son frère également batteur. Cet album riche et varié révèle un batteur aussi à l’aise dans le jazz contemporain que dans l’improvisation ou le groove le plus torride.

 

A la fin des années 1970, il monte le groupe disco-funk Bad News Travels Fast, en compagnie du bassiste Tony Bonfils, des guitaristes Claude Engel et Jean-Claude Chanavat, du pianiste Bernard Arcadio… et avec des invités tels que George Young, Michael et Randy Brecker à la section de cuivres, ou Arthur Simms au chant. Il figure aussi dans Starmania, gigantesque opéra-rock de Luc Plamondon et Michel Berger, avec l’inébranlable Jannick Top.

 

En 1979, il entame une carrière aux États-Unis aux côtés de Bunny Brunel et de Chick Corea, et enregistre pour Tina Turner le disque Love explosion. Un problème de santé l'oblige à rentrer en France. Sa convalescence lui permet de réaliser chez lui un album très personnel, sorti en 1981 : Ceccarelli. Figurent sur ce disque Tony Bonfils, Bernard Arcadio, Jean-Claude Chanavat ainsi que Michel Graillier, Daniel Goyone ou Jean-Claude Petit.

 

A la même époque, il enregistre Babel pour le guitariste belge Philip Catherine, en compagnie de Jannick Top et de Jean-Claude Petit, accompagnés par un quatuor à cordes et des voix d’enfants. On le retrouve également sur Game over des guitaristes Eric Boell et Laurent Roubach (avec un autre batteur emblématique, Manu Katché).

 

Pendant la première moitié des années 1980, André Ceccarelli fait toujours des séances de studio, enregistre des disques de jazz en tant que sideman, passe de Michel Jonasz à Martial Solal ou Eric Le Lann avec la même classe et le même génie.

 

Lorsque Didier Lockwood monte son nouveau projet en 1986, il fait appel à André Ceccarelli, Thierry Eliez aux claviers et Jean-Marc Jafet à la basse. Sur scène, ils seront rejoints par le chanteur Alex Ligertwood. En 1987, André Ceccarelli est recruté par le jeune Antoine Hervé pour participer à l’aventure de l’Orchestre National de Jazz (deuxième mouture).

1987 reste une année très importante pour André Ceccarelli : c’est celle de sa rencontre avec la chanteuse américaine Dee Dee Bridgewater, qui ne veut plus engager d’autres batteurs que Dédé Ceccarelli. Du Live in Paris (1987) à This is new (2001), sept albums majeurs seront gravés pour Dee Dee Bridgewater.

 

Désormais, André Ceccarelli s’éloigne des studios pour s’accomplir pleinement dans la musique qu’il pratique depuis toujours : le jazz. A partir de cette période, le musicien va être reconnu à sa juste valeur, en imposant son style félin et souple. Marcia Maria, grande chanteuse brésilienne installée à Paris, l’engage pour Brasil Nativo (1988). Il forme son trio avec Jean-Marc Jafet et Thierry Eliez, publie Dansez sur moi en 1990, un titre emprunté à Claude Nougaro (invité sur le disque).

 

Il multiplie les rencontres, les projets musicaux variés en parallèle à son trio : on peut l’écouter avec Tom Harrell, Kenny Werner et Paul Imm sur Sail Away (1991), ou bien avec Kenny Wheeler, Jeff Gardner et Hein Van De Geyn sur California Daydream. Il est aux côtés de Biréli Lagrène pour son album Standards (1992) avec NHOP à la contrebasse. En compagnie du guitariste Nguyên Lê, du contrebassiste François Moutin et du saxophoniste Bob Berg, il publie Init en 1993.

 

C’est également en 1993 qu’il remporte la Victoire de la musique ainsi que le Django d’Or pour l’Album Hat Snatcher (1992) toujours en compagnie d’Eliez et de Jafet, avant de publier l’année suivante un hommage aux Beatles, 3 around the 4 avec ses deux mêmes compères.

 

Durant les années 1990, André Ceccarelli brille par ses choix artistiques : on peut l’apprécier sur scène ou sur disque avec Didier Lockwood, Michel Portal, Lalo Schifrin, Enrico Pieranunzi, Richard Galliano, Jean-Marc Jafet, Jimmy Gourley, Biréli Lagrène, Bunny Brunel, Toots Thielemans, Emmanuel Bex, Khalil Chahine… ou bien à la tête de ses projets : From the heart (1995), West side story (1997) et 61 : 32 (1999).

 

André Ceccarelli est alors en position de choisir les artistes de variété avec qui il souhaite collaborer : on peut ainsi l’entendre avec Aretha Franklin en 1991 (What You See Is What You Sweat), Jacques Dutronc (et Jannick Top) en 1992, Enzo Enzo en 1994, Ray Charles en 1996, Charles Aznavour en 1998…

 

En 1998, la Sacem lui décerne le grand prix du jazz pour l'ensemble de sa carrière.

 

Fort d’une carrière incroyablement riche et prestigieuse, André Ceccarelli fonde en 2000 le Trio Sud avec le guitariste Sylvain Luc et le fidèle Jean-Marc Jafet à la basse (puis à la contrebasse). Dans le même temps, les plus grands solistes le sollicitent pour enregistrer ou faire des concerts : Jean-Pierre Como, Stefano Di Battista, Alfio Origlio, Olivier Ker Ourio, Antonio Farao, Sylvain Beuf, Sara Lazarus, les frères Belmondo… il se produit également en grande formation avec le Paris Jazz Big Band et effectue de nombreuses master classes et démonstrations batteristiques.

 

Il publie en 2004 Carte blanche, avec différents invités de marque tels que : Enrico Pieranunzi, Richard Galliano, Stefano Di battista, John McLaughlin, Laurent de Wilde, David El Malek, Sylvain Luc, Didier Lockwood, Stephy Haik, Flavio Boltro, Baptiste Trotignon…

 

En 2005, André Ceccarelli est nommé Chevalier des Arts et des Lettres. Il enregistre un album en formule trio orgue-guitare-batterie avec l’incroyable Joey DeFrancesco et le non moins incroyable Biréli Lagrène (Avenue des diables Blues).

 

En 2007, Golden Land permet de l’entendre en quartet (avec toujours David El Malek, mais aussi Enrico Pieranunzi et Hein van de Gein), avec en invitée la bouleversante Elisabeth Kontomanou. Les concerts du Sunside à Paris sont enregistrés et laissent entendre l’énergie du quartet Ceccarelli-Farao-Beuf-Bramerie (Live Sunside session).

 

Assoiffé de nouvelles expériences musicales, celui que l’on surnomme sur les ondes et dans la presse « notre Dédé national » publie en 2008 différents disques, toujours aussi frais et spontanés, d’une musicalité sans faille : Modern pop (avec Régis Ceccarelli, le fiston, batteur ici au chant) ; Sweet people avec Julian Oliver Mazzariello aux claviers (qu’il recrutera pour la tournée de Troc en 2011), et Sylvain Beuf ; Young and fine avec le Trio Sud…

 

En 2009, le batteur niçois prépare un hommage à son ami le poète et chanteur toulousain Claude Nougaro : il réunit à ses côtés Pierre-Alain Goualch (piano) et Diego Imbert (contrebasse) pour former un trio, auquel il associe le fantastique chanteur de jazz David Linx. Le Coq et la pendule : hommage à Claude est un voyage au cœur de l’univers du poète, aussi bien au travers de chansons composées pour lui que de reprises de standards célèbres qu’il affectionnait, sur des arrangements de Pierre-Alain Goualch. Ce projet récolte l’adhésion d’un public très large, et se produit sur de nombreuses scènes jusqu’à aujourd’hui.

 

Au cours de l’été 2010, André Ceccarelli parvient à réunir Alex Ligertwood, Jannick Top et Claude Engel (ainsi qu’Eric Legnini aux claviers) pour enregistrer de nouveaux titres afin de reformer le mythique groupe Troc ! Les musiciens retrouvent un plaisir de jouer très communicatif, conservant malgré les presque quarante années passées la même identité inclassable du groupe. L’album paraît en octobre 2011, avec Olivier Ker Ourio et David El Malek en invités.

 

En 2011, l’accordéoniste Marc Berthoumieux invite Ceccarelli ainsi que Giovanni Mirabassi et Henri Texier pour le disque In other words qui propose une relecture de titres phares. Sollicité par David Linx, le batteur niçois participe à l’un des nouveaux projets du chanteur belge : le trio Rock my boat avec Rhoda Scott à l’orgue Hammond et de nombreux invités (Manu Codjia, Julien Lourau, Nguyên Lê, Lénine, Paolo Fresu…). André Ceccarelli participe également au projet Tribute to Fred Astaire du chanteur Stanislas, avec l’enregistrement d’un album à paraître en octobre. En 2011 toujours, André Ceccarelli monte un trio hybride entre le Ceccarelli Trio et le Trio Sud, puisqu’il réunit Sylvain Luc aux guitares et Thierry Eliez aux claviers pour un nouvel album (Organic, septembre 2011) surprenant.

 

Actuellement, André Ceccarelli ne cesse de se produire sur scène (avec Troc, le trio Organic, l’hommage à Nougaro…) et d’enregistrer des disques.

 

La renommée d’André Ceccarelli a largement dépassé les frontières de l'Hexagone, au même titre que Manu Katché ou Christian Vander. La firme Yamaha a même créé un kit de batterie haut de gamme modèle André Ceccarelli, preuve de sa notoriété. Il est sans conteste l’un des plus grands ambassadeurs de l’instrument, qui a porté très haut la musicalité que l’on peut obtenir sur des fûts et des cymbales.